“Si sente l’ammissione del vento che vorrebbe avere una forma”
Jules Supervielle
Dal popolarissimo Diego Armando Maradona, El Pide de Oro (il ragazzo d’Oro) a Jorge Mario Bergoglio, oggi Papa Francesco o il mitico Ernesto Guevara de la Serna, l’Argentina, figlia del Nuovo Mondo, sbarca a pieno titolo nel vecchio continente. Dopo il felino surrealismo di Leonor Fini e gli affreschi di Delesio Antonio Berni o i dipinti di Benito Quinquela Martin, Ernesto Pesce, Jorge Pietra, Omar Panosetti e Diego Perrotta dirottano e scuotono le invisibili forme delle perpetue oscillazioni dell’universo.
Sull’alto di una sopravissuta collina, piegato dall’oscuro peso dei venti, il lavoro di Panosetti incenerisce l’architettura moderna. Le finestre non respirano più, la morte consuma il resto. Sopra l’agitato mare, da un’apertura laterale, un breve urlo bianco fugge ogni possibile destino. Il piccolo solitario soffio abbraccia lentamente il movimento del mare. Da una scrittura musicale imposta come labirinto spinato perso nel paesaggio, un nero portone dell’esistenza offre l’ultima complessa uscita dell’inchiostro sulla carta. Il bosco carbonizzato dal fumo di una sigaretta tenta invano di nascondere il colore giallo della nicotina distesa sul pavimento. Il dramma dell’esistenza disegnato da Pietra, consacra il martirio senza croce delle grandi solitudini. L’autolesionismo taglia piedi e speranze. Picassiane sagome semi-astratte investono violentemente un basamento scultorio spingendo il segno pittorico in zone figurative care a Wifredo Lam. Sopra il piedistallo, una camicia di forza asciuga il grigio cemento intorno alla disperazione frantumata il viso colore cielo. Dei e riti crudeli affiggono le superfici proposte da Perrotta. Il calore passionale dell’America latina inonda irruenti vulcani pronti a vomitare sguardi stupiti e occhi bruciati su mutilati paesaggi meccanici. Il sacrificio umano è di norma. Nella pittura antropologica, si lessa e si tortura a piacere per sventare agghiaccianti destini. Serpenti o lunghe lingue fuggiti da bocce medievali testimoniano la presenza di diavoli. Il canto della morte piove senza sforzo sui poveri posseduti. Tutto è lì! Tutto si consuma nell’intimo dolore intorno ai terrificanti fracassi della terra ferita. Svelate le radici dell’erotismo vellutato, dalla Grecia alle stampe giapponesi o ancora del Liberty europeo, il bianco nero di Pesce canta l’erezione al riposo. L’armonia dialogante dei corpi maschili e femminili disegna e spolvera la dimenticata bellezza classica. Si dondola oltre la sorte dove il silenzio apre le porte. Libera nella luce, sotto raggi sinuosi come serpenti, la verità delle passioni, cuori in mano, accarezza la riva della terra ferma. I nidi dell’amore sono accolti come scintillanti costellazioni nei cieli notturni in mezzo alle calde notti estive. L’ebbrezza figurativa, l’ansia della morte e dell’amore assoluto condensa ogni forma di apprensione oltre oceano. L’Argentina, con l’iniziativa di José d’Arico, non è più così lontana. Quelle grandi navi zuppe di passeggeri non attraversano più per intere settimane i mari in tempesta. La creatività forgia finalmente i suoi racconti immersi nel linguaggio mondiale del contemporaneo.
Ghislain Mayaud, 2015
“On entend l’aveu du vent qui se voudrait une forme”
Jules Supervielle
Du populaire Diego Armando Maradona, El Pide de Oro (le garçon d’or) à Jorge Mario Bergoglio, aujourd’hui Pape François ou le mythique Ernesto Guevara de la Serna, l’Argentine, fille du Nouveau Monde débarque massivement sur le vieux continent. Après le surréalisme félin de Leonor Fini et les fresques de Delesio Antonio Berni (1905-1981) ou les peintures de Benito Quinquela Martin, Ernesto Pesce, Jorge Pietra, Omar Panosetti et Diego Perrotta déroutent et secouent les invisibles formes des perpétuelles oscillations de l’univers.
En haut d’une colline survécue, plié par l’obscur poids des vents, le travail de Panosetti réduit en cendres l‘architecture moderne. Les fenêtres ne respirent plus. La mort commet le reste. Sur la mer agitée, à travers une ouverture latérale, un bref cri blanc fuit chaque possible destin. Le petit souffle solitaire embrasse lentement le mouvement de la mer. Par une écriture musicale imposée comme labyrinthe en fil barbelé perdu dans le paysage, un portail noir de l’existence offre la dernière complexe sortie de l’encre sur le papier. Le bois carbonisé par la fumée d’une cigarette tente en vain de cacher la couleur jaune de la nicotine étendue sur le plancher. Le drame de l’existence dessiné par Pietra, consacre le martyr sans croix des grandes solitudes. L’automutilation coupe les pieds et les espérances. De picassiènes et mi abstraites silhouettes heurtent violemment une base pour sculpture en bousculant le geste imagé dans des zone figuratives chères a Wifredo Lam. Sur le piédestal, une camisole de force sèche le ciment gris autour du désespoir brisé du solitaire visage couleur ciel. Des dieux et des rites cruels affligent les surfaces proposées par Perrotta. La passionnelle chaleur de l’Amérique latine inonde des volcans impétueux prêts à vomir des regards ahuris et des yeux brûlés sur des paysages mécaniques mutilés. Le sacrifice humain fait part des coutumes. Dans la peinture anthropologique, on boue et on torture en grande quantité pour prévenir des épouvantables destins. Des serpents ou des longues langues échappées de bouches médiévales témoignent la présence des diables. Le chant de la mort pleut sans effort sur les pauvres possédés. Tout est là! La totalité se perpétue dans l’intime douleur autour des terribles fracas de la terre blessée. Dévoilées les racines de l’érotisme velouté de la Grèce aux estampes japonaises ou encore du Liberty européen, le noir et blanc de Pesce chante l’érection en plein repos. L’harmonie qui dialogue entre les corps masculins et féminins, dessine et réveille la beauté classique oubliée. On se balance au delà de la fortune où le silence ouvre les portes. Libre dans la lumière, sous les rayons sinueux comme des serpents, la vérité des passions, le cœur dans la main, caresse la rive de la terre ferme. Les nids de l’amour sont accueillis comme des étincelantes constellations dans les ciels nocturnes au milieu des chaudes nuits de l ‘été. La figuration ivre, l’anxiété de la mort et de l’amour absolu condensent chaque forme d’appréhension outre l’océan. L’Argentine, grâce à l’initiative de José d’Arico, n’est plus si loin. Les grands paquebots ne traversent plus durant des semaines entières les mers en tempête. La créativité forge finalement ces histoires immergées dans le langage de l’art contemporain.
Ghislain Mayaud, 2015